-M- et Vanessa Paradis peuvent être considérés comme des frère et soeur de scène. Depuis la sortie de l'album "Bliss", en 2000, on ne compte plus les collaborations entre les deux artistes. L'album de la chanteuse, "Divinidylle", paru en 2007, a été réalisé en grande partie par Matthieu Chedid, lequel a également accompagné la compagne de Johnny Depp lors de la tournée pour ce disque, en tant que guitariste principal. Pour la sortie du film d'animation "Un Monstre à Paris", les deux artistes n'ont pas fait que prêter leur voix aux deux personnages principaux - la chanteuse de cabaret, Lucille, et le monstre mélomane Francoeur - mais ont également participé à plusieurs titres de sa bande originale.
Outre les compositions instrumentales de Patrice Renson - qui nous emmènent dans un Paris des années 20 clair-obscur et fantasmagorique - les morceaux chantés par -M- et Vanessa Paradis offrent quelques beaux moments d'émotion et de communion. Le single "La Seine", dévoilé pour la bande annonce du film, invite à la danse dans les cabarets enfumés de la capitale. Sensible et touchant dans le rôle de Francoeur, -M- dévoile toute la mélancolie de son personnage dans "Un Monstre à Paris", porté par des violons lancinants. Sommé de se cacher, Francoeur rencontre dans le film Lucille dont il va tomber amoureux et devient alors un artiste de cabaret pour masquer sa véritable identité.
Hommage à la ville de Paris, cette bande originale offre une vision fantasmée et délicieusement désuète de la capitale, lieu des romances impossibles et cité des arts ("Papa Paname"). Amoureux transi, Francoeur dévoile ses sentiments pour Lucille dans le déchirant "L'amour dans l'âme". Les histoires d'amour finissent-elles toujours mal ? "Un p'tit baiser" laisse croire qu'il existe toujours une issue heureuse à toute romance, même les plus impossibles. Couple à l'écran et en musique, -M- et Vanessa Paradis ajoutent une nouvelle ligne à leur riche collaboration artistique. Il ne reste plus qu'à découvrir, en images, l'histoire de Lucille et Francoeur, dans "Un Monstre à Paris", pour profiter pleinement de cette histoire d'amour portée par le souffle inépuisable de la musique.